Tu as été le théâtre de plusieurs affrontements, petits et grands. Il y a 20 ans de cela, tu voulais être à nouveau indépendante. Tu aspirais à continuer de vivre avec tes Sarajéviens et Sarajéviennes, peu importe leur appartenance religieuse ou politique, dans un pays libre et uni. Seulement, tu as été assiégée, bombardée, pillée, violée, brûlée, saccagée au nom d'une idéologie révolue. Quelques citoyens indignes avaient même pris part à ta destruction sans précédent. Tu as pourtant résisté, repris tes rues et tes montagnes une à une grâce à tes enfants, qu'ils s'appèlerent, Dragan, Zdravko ou Jusuf. Beaucoup y ont laissé leur vie d'ailleurs. Trois longues années de siège et de souffrance, un prix fort à payer pour trouver un semblant de paix et d'indépendance.
Depuis, tu ne l'as toujours pas retrouvé, ta liberté. Tu as été divisée en deux, voire en trois par des gens qui ne te connaissaient pas, ne te comprenaient pas. Et ne le feront probablement jamais. Ils t'ont découpée, imposé des barrières d'un quartier à l'autre, impensable il y a 20 ans de cela. Tes enfants ne peuvent plus aller s'amuser librement, jouer au foot sur les terrains vagues, grimper aux cerisiers et pruniers comme autrefois. Aujourd'hui, je suis triste de te voir ainsi, brimée et divisée. J'espère que tu pourras retrouver ta liberté un jour. Que tu puisses redevenir le joyau que tu as été.
Aujourd'hui, je suis loin de toi. A mes enfants qui viennent de naître, je leur raconterai ton histoire et décrirai ta beauté. Car une chose est sûre, tu es la plus belle ville du monde.
Ton Sarajévien.
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